Du collage d’affiches aux actions coup de poing, de la dénonciation des maltraitances envers les animaux à la dégradation de biens voire l’agression physique, les mouvements de défense animale usent de différents modes d’action pour plaider leur cause… Voici 7 types d’interventions antispécistes récentes.
- Pétitions et lettres ouvertes
C’est la forme la plus répandue et la plus pacifiste. Les pétitions, lettres ouvertes ou campagnes sur les réseaux sociaux permettent aux groupes antispécistes de dénoncer et de s’indigner de certains faits. Par exemple, l’association Peta a demandé à la marque LEGO, par le biais d’une lettre ouverte, de retirer du marché un « set de ferme » (animaux de la ferme miniatures), car elle estime que « l’élevage est une industrie sanglante et cruelle, qui est également une cause majeure de la catastrophe climatique, et en 2022, aucune entreprise ne devrait en faire la promotion, surtout auprès d’enfants ».
- Collages d’affiche et slogans
Les messages antispécistes se sont multipliés dans les rues ces dernières années. « Justice spéciste, État complice », « Élevage = esclavage », ou placardages d’affiches sur les panneaux publicitaires d’une ville… Le compte Twitter « Collages animalistes » recense sur son fil les « messages antispécistes francophones laissés sur les murs et bâtiments symboles d’oppression ».
- Happenings et manifestations
Destinés à investir l’espace public et générer un écho médiatique, les manifestations antispécistes sont fréquentes. Du stand de rue (proposant de s’informer au sujet de la maltraitance animale et de tester des alternatives vegan) à la manifestation publique (la Veggie Pride, par exemple), ces happening revêtent différentes formes et font parfois appel à des mises en scène singulières. En mai 2017, par exemple, des militants de l’association Vegan Impact s’étaient placés dans des filets de pêches géants, au milieu de la Place Saint-Michel (Paris), pour protester contre la pêche intensive.
- Reportages et vidéos
L’association L214 éthique et animaux, en est spécialiste. Les vidéos tournées en caméra cachée ou reportages sont souvent diffusées en masse sur les réseaux sociaux et reprises par les médias. La plupart du temps, il s’agit d’images choquantes et violentes (animaux égorgés, maltraités ou torturés), extraites de leur contexte, filmées dans des abattoirs ou élevages intensifs. L’influence de L214, qui s’est illustrée ces derniers temps par la dénonciation des élevages de poulets ou des abattoirs de porcs, est redoutée par la plupart des éleveurs et constitue un levier puissant du lobby vegan.
- Harcèlement
Menacer une personnalité, une entreprise ou un groupe est devenu une méthode répandue. Le lobby vegan n’est pas en reste et le harcèlement, souvent en ligne, est l’une de ses armes les plus efficaces. Lorsqu’il s’agit de menaces sur les réseaux sociaux, la violence tient dans la masse mobilisée. Il arrive aussi que les menaces entrent dans le champ de la vie courante et se traduisent par des actions de terrain. Ainsi, en 2020, plusieurs militants animalistes se sont introduits dans l’exploitation d’un agriculteur en laissant le tag « 2020, abolition » sur un de ses murs.
- Dégradations de biens et de boutiques
Si les grandes associations se désolidarisent souvent des groupuscules en cause dans ces actions violentes, il n’en reste pas moins qu’ils se réclament d’une même idéologie. Le plus souvent, ces groupuscules extrêmes s’en prennent à des boutiques de bouchers, de charcutiers ou de traiteurs, ils dégradent les lieux, les couvrent de graffitis et vont jusqu’à dégrader les vitrines et le mobilier, dans le but d’impressionner le secteur de la viande. Ainsi, en avril 2018, 7 boucheries des Hauts-de-France avaient été aspergées de faux sang, une boucherie et une poissonnerie vandalisées et leurs façades taguées de l’inscription « stop au spécisme ».
- Agressions verbales et physiques
C’est la forme la plus radicale des actions antispécistes. Les exemples parlent d’eux-mêmes. En 2006, un homme a été condamné pour avoir « déposé des explosifs dans les domiciles de personnes en lien avec des laboratoires de recherche pharmaceutique » (Le Parisien). En 2019, c’était l’association antispéciste 269 Life France qui était mise en cause dans une affaire d’agression physique lors d’une opération coup de poing sur le marché Saint-Quentin (Angers), lors duquel le point de vente d’un boucher a été vandalisé, sa marchandise souillée et l’homme blessé.
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