Courant de pensée niant toute hiérarchie entre l’Homme et l’animal, le combat de l’anti-spécisme porte principalement sur l’exploitation industrielle et la maltraitance des animaux. Sa philosophie fondamentale refuse toute utilisation, quelle qu’elle soit, de l’animal par l’Homme. Les filières économiques concernées par son intolérance sont bien plus nombreuses que les seuls abattoirs. Quelques notions pour comprendre cette pensée.
Anthropocentrisme
Vision qui place l’homme au centre de l’univers et rapporte toute chose à son usage. Veganisme et anti-spécisme dénoncent l’anthropocentrisme en ce qu’il inféode la nature à l’Homme et considère l’animal comme une ressource ou un produit à sa disposition. Cette aptitude à se penser comme animal procède paradoxalement de l’anthropocentrisme : c’est parce qu’il n’est pas un animal comme les autres que l’empathie de « se mettre à sa place de » est possible pour l’Homme. L’animal, quant à lui, ne pense son environnement que dans la mesure où il sert ses besoins.
Sentience
Capacité d’un être vivant à ressentir les émotions, la douleur ou le bien-être et à percevoir son environnement et ses expériences de vie. Contrairement à ce que l’on peut croire, l’anti-spécisme fait la différence entre les êtres dotés de sentience et ceux qui en sont dépourvus. Par exemple : les mollusques en seraient privés quand les grands singes ressentiraient autant d’émotions que nous. Cette notion contient donc une part importante de relativité où entrent en considération l’affect, la culture, et la sensibilité de chacun, plutôt que des repères réellement scientifiques.
Veganisme
Mode d’alimentation exclusivement végétal, excluant viande et produits dérivés de l’animal (œufs, lait…). Si les raisons principales qui motivent le veganisme sont environnementales et sanitaires, elles s’allient souvent d’un refus philosophique de considérer que l’Homme jouirait d’une supériorité de principe sur l’animal. Une étude de 2020 évalue à 2,2 % les Français qui ont adopté un régime sans viande, et à 24 % ceux qui limitent leur consommation de viande et se classent parmi les “flexitariens”.
Animalisme
Mouvement de défense des droits des animaux, incarné par différentes organisations. Peta, L214, Sea Shepherd ou Greenpeace agrègent des militants dont le discours et les actions varient dans leur radicalité. Quand Sea Shepherd plaide à raison pour l’interdiction du massacre des requins dans le seul but de prélever leurs nageoires, les actions coup de poing de L214 sont sans concession et utilisent parfois la manipulation des images pour convaincre.
Nature
Ensemble de ce qui, dans le monde physique, n’a pas été transformé par l’Homme. Cette définition pourrait être celle des antispécistes dans son fantasme de virginité : l’état sauvage, dans ce paradigme, est jugé idéal et supérieur à l’état “domestiqué” ou cultivé. De là une opposition de principe à toute exploitation animale pour le travail, le confort, le loisir, ou les besoins primaires de l’Homme.
Surmulot
C’est la proposition récente faite à l’Assemblée de renommer le trop connu rat parisien ! Illustration emblématique de la pénétration de l’idéologie anti-spéciste dans la sphère publique. Marginal par ses excès, l’animalisme se diffuse auprès d’une population plus large et moins politisée, via des cercles d’influence tels que l’éco-féminisme, la “génération Climat”… dans une logique de convergence des luttes militantes. Il contribue ce faisant à alimenter un sentiment de culpabilité ainsi qu’un déni du rôle indispensable de filières telles que l’élevage, l’alimentation, la gastronomie… ou la dératisation !
Le 13 septembre 2022, Paraffine organise une masterclass destinée aux professionnels, entreprises et organisations qui souhaitent défendre leur légitimité, leur philosophie, leur argumentaire et leur présence sur le terrain de l’influence digitale, sur les sujets qui ont trait à l’élevage, la domestication, l’utilisation ou l’exploitation animale dans leur activité.
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